De tous les scénarios envisagés, celui qui s’est déroulé dans le bassin olympique Pierre Garsau samedi soir est probablement le plus dingue. Et le résultat est là. Il est tout simplement énorme. Pour la première fois de son histoire, le PAN se qualifie pour la finale du Championnat de France. Le rêve ! Et tout ceci, excusez du peu, en sortant le Cercle des Nageurs de Marseille, 36 fois Champion de France. Cet exploit viendra prendre une jolie place dans la légende du polo aixois. Une place à part tant les émotions ont été fortes. Alors que s’est-il passé dans cette rencontre ?
Dos au mur après sa défaite 14-12 au match aller, Marseille se devait de montrer les muscles pour inverser la situation. Le PAN s’était bien préparé à cette éventualité et répondait parfaitement à l’impact physique imposé par son adversaire. L’entame de match n’est qu’une succession d’exclusion de part et d’autre. Il faudra attendre la 5e minute pour voir Ugo Crousillat ouvrir enfin le score (0-1). Mais à force de pousser, les hommes de Paolo Malara parvenaient à prendre le dessus. C'est avec trois buts d'avance (7-4), qu'ils rejoignaient la pause. Bousculé, le Pays d’Aix Natation souffrait de plus en plus (10-4). Les phases d’attaque échouaient les unes après les autres. Dans les gradins, les nombreux supporters aixois continuaient d’encourager leurs protégés. Au bord de la rupture, les coéquipiers de Quentin Vander Meulen cherchaient un second souffle.
Heureusement Milos Vukicevic stoppait l’hémorragie (10-5). C’était le déclic tant attendu. Le PAN qui n’avait plus beaucoup de carburant dans le moteur décidait de jeter toutes ses forces dans la bataille. Et ça marche. La première salve fut lancée par Vukicevic en personne. Le meilleur buteur du championnat faisait parler la poudre à deux reprises (11-7). La défense marseillaise était aux abois. Mais ce n'était pas encore suffisant. Au moment d’attaquer la quatrième période, Ugo Crousillat frappait à son tour (11-9). Véritable homme fort de cette rencontre, le capitaine de l’équipe de France et enfant du Cercle semait le doute sur le banc de ses anciens partenaires. Une explosion de joie s’emparait alors du camp aixois (14-12). Revenu des entrailles de l’enfer, le PAN obligea Marseille à jouer la terrible épreuve des tirs au but. Le suspens était à son comble. Époustouflant dans sa cage, Billy Noyon détournait les tentatives de Kovacevic et Markovic. Au moment de tirer le dernier pénalty de son équipe, Silvio Colodrovschi du haut de ses 17 ans ne tremblait pas et expédia le PAN au firmament des étoiles. Quelle demi-finale retour incroyable ! Ivres de bonheur, les joueurs et le staff se congratulèrent. Tel un coup de tonnerre dans le polo français, le PAN jouera la finale aller contre Strasbourg le 19 mai à Venelles et le 26 en Alsace.